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Bolivie

Voyage au dessus de quatre mille Partie 3 : la traversée du Sud Lipez

baudchon-baluchon-sud-lipez-0032Pour le bivouac de cette nuit du 12 au 13 octobre 2009, nous dormirons à côté de la cahute où les gardiens surveillent les entrées dans le parc (il  est interdit de bivouaquer à côté de la Laguna Colorada). Tout le monde se couche tôt ce soir là : demain matin, nous partons au plus tard à cinq heures du matin, si nous voulons profiter du spectacle des Sol de manana, un centre géothermique qui est en pleine activité surtout au lever du soleil, lorsque l’écart de température est maximal entre le sol et l’atmosphère – Gabriel nous a donné les tranches horaires optimales pour chaque site : c’est jouable ! J’oriente mon véhicule dos au vent, vers l’est pour garder un chance de ne pas faire geler le gasoil et nous nous endormons, pour le bivouac le plus élevé à ce jour du périple : 4300 mètres d’altitude.
Au petit matin, nous sommes trois à nous lever, car Léna elle veut profiter du spectacle – Hugo et Chloé roupillent comme des loirs, et on les laisse volontiers ! Pour l’heure, je suis occuper à essayer de faire démarrer le tampicar, en priant que pour que le diesel ne soit pas gelé : le thermomètre est passé sous les – 20 degrés lorsque je tourne la clé de contact.
Premier essai : le moteur toussote, puis rien.
Deuxième essai : rien. (more…)


Voyage au dessus de quatre mille Partie 2 : on a marché sur Mars !

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Nous enchaînons directement le Sud Lipez, une heure après être rentrés du Salar d’Uyuni, encore tout éblouis mais quand même un peu inquiets par ce que nous attend.
Ce 11 octobre 2009, notre ranger lui, est au rendez-vous : à sept heures trente tapantes, Valérie l’a récupéré au lieu de rendez-vous prévu et de mon côté, je suis parti résoudre la quadrature du cercle – pardon, chercher du diesel dans l’une des deux stations service de Uyuni, pour compléter notre plein et le réservoir additionnel que nous avons mis en soute. Par chance, l’une des deux stations est ravitaillée – le pompiste en a profité pour arrondir le prix du litre une unité plus haut, et se gardera en guise de prime la monnaie – et le dernier obstacle à notre départ ce jour est levé.
Une fois Valérie et Gabriel – le ranger – retrouvés, et les présentations faites – “Ah, il y a un enfant dedans ? –  Ah non, deux ? – Tiens, trois ?!” – Valérie et moi demandons presque en coeur si ça passe, en désignant notre engin spatial. Un coup d’oeil rapide et un sourire plus loin, notre Gabriel nous dit que oui, il lui semble que ça passe. Une fois son sac à dos de un mètre cube casé dans les trois centimètres cubes de libre qui restaient dans la cellule, tout le monde s’installe, le moteur se met en route … (more…)


Voyage au dessus de quatre mille 1 – On a marché sur la Lune !

Et ça rend un peu dingue … la preuve ci-dessus. Je crois que, pour tous les voyageurs qui ont parcouru le monde, le Salar d’Uyuni constitue une sorte de point fixe, un pivot : nous n’échapperons pas à la règle.
D’abord, le Salar ce n’est pas que le Salar  – le niveau monte, vous dites vous ? Courage, et accrochez-vous. Cette gigantesque et spectaculaire étendue se mérite un peu quand même  – pas autant que la suite de notre périple, mais tout de même. Pour l’équipée baluchonesque, qui navigue avec un joli tampicar fabriqué pour les belles routes bitumées d’Europe, le chemin de nos destinations est souvent un savant mélange de martyr mécanique et de plaisir visuel. Car pour aller à Uyuni, nous devons partir de Potosi, qui est une ancienne ville minière (les montagnes alentour sont trouées de mines d’argent), et est, à plus de 4000 mètres d’altitude, la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde – plus haute même que l’himalayenne Lhassa ou que la bolivienne La Paz. (more…)


Geant !

Voici le post le plus court de l´histoire de ce blog, sans accents pour cause de clavier local 🙂 mais simplement pour vous dire que nous sommes passes ! Ce fut a la fois fantastique et difficile – peut-etre n´imaginez vous pas encore a quel point nous sommes heureux d´avoir traverse cette zone ! Pour l´instant, la logistique du voyage prend le dessus, mais je reviens tres vite avec les textes et les photos !

Ecrit a San Pedro de Atacama, Chili, 14h30 heure locale, 25 degres.


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Le chiffre nous paraît énorme, et pourtant nous l’avons fait : 11 111 kilomètres sur le bitume et la poussière du continent américain (en fait, plus de 13000 à l’heure où j’écris ces lignes). J’avais lamentablement loupé les 10 000 kilomètres, que nous avons passés dans les embouteillages de Santa Cruz … mais la photo prise ci-dessus, peu après le kilomètre 11 111 et autour de 4000 mètres d’altitude, ce 1er octobre 2009, vaut bien le coup d’avoir attendu, non ?

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La majesté des Andes

Il est des paysages au sein desquels on ose à peine murmurer, tant leur beauté impose le silence et la contemplation. Par exemple, les Andes.

 Article compile a Sucre, capitale constitutionnelle de la Bolivie, le 4 octobre 2009.


Pluie d’e . . . . . . s !

Jeudi 17 septembre 2009. Nous sommes garés au centre de Santa Cruz, le surprenant poumon économique de la Bolivie. Pas un souffle de vent ne vient changer la perception que nous avons des 38 degrés tropicaux, ni de l’air étouffant qui coule si lentement entre les avants-toit à colonne des belles rues de la ville. Et les jours qui viennent de précéder ne nous ont pas épargnés, et la température n’a pas été la seule à jouer avec nos nerfs ! Avec un beau feu d’artifice final, comme les courageux qui iront au bout de cet article vont pouvoir le constater.
Tout d’abord, donc, notre pluie d’e……s, et en premier lieu les cours par correspondance des enfants. Ceux-ci ont été expédiés en trois colis séparés de sept kilogrammes chacun il y a environ un mois. Le site de notre Poste nationale (je mets encore une majuscule, espérant ainsi une hypothétique réciprocité dans la reconnaissance) indique laconiquement que, depuis le 31 août 2009 (je précise l’année, on ne sait jamais) les colis “ont quitté le territoire de départ”. Histoire de se donner de la marge, le système ne précise pas quel territoire mais on

Sur la route du service des colis ...

Sur la route du service des colis ...

espère deviner quand même – si ça avait été le territoire de sortie, au moins nous aurions été fixés. En nous rendant au Correo central de Santa Cruz il y a trois jours, après quelques va et vients entre le rez de chaussée et le premier étage, malgré la présence (entre autres) d’un jeune préposé bien sympa, qui suivra notre ” dossier ” jusqu’ au bout, nous avons fait choux  blanc : pas de colis. Nous tentons à nouveau notre chance ce matin, mais le service des colis jugés volumineux – quatre centimètres cubes et au delà -, enterré tout au fond de l’aussi impressionnant que sordide  dédale de boites postales, comme pour mieux y confiner l’odeur fort peu stimulante mais bien réelle d’urine de chat, est fermée jusqu’à 15 heures pour cause d’inventaire douanier… même les enfants sont très déçus : à ce stade du voyage, ils ont envie de sentir un peu synchronisés avec leur amis restés en France. Disons en tout cas que c’est la seule explication raisonnable que j’ai trouvée à leur envie de travailler. Il va quand même falloir que je me décide à cuisiner Valérie sur cette histoire de paternité. (more…)


Les missions boliviennes : grande et petites histoires

La mission de Santa Ana, en Bolivie

La mission de Santa Ana, en Bolivie

Quand on parle des missions, on pense souvent aux missions argentines (que nous avons visitées au début de notre périple, avec bonheur), et moins souvent aux missions boliviennes. Et pour cause  : l’accès est légèrement plus difficile !
Mais le résultat vaut le coup : là où les missions argentines ne vous offrent que des ruines (mais vraiment magnifiques), les missions boliviennes – certes de taille un peu plus modeste – sont vraiment bien préservées et surtout très bien restaurées. Résultat, sur une boucle de quelques centaines de kilomètres de piste, vous accédez à un voyage dans le temps et dans l’histoire, au coeur d’une Bolivie assez éloignée de l’image que nous en avons habituellement : la Bolivie brulante et aride (en tout cas en saison sèche !) de l’est et des plaines, coincée entre le chaco, le pantanal, les andes et l’amazonie. Les portions de jungle y alternent  avec le cerrado (la savane locale), quelques zones marécageuses – presque à sec en cette saison – qui vous donnent l’occasion de passer sur de petits ponts en bois qui semblent littéralement agoniser à chacun de vos passages, et évidemment de nombreuses estancias – les fermes, dont vous n’apercevez que les beaux portails en bois, peints de manière rustique mais arborant toujours fièrement leur emplacement – le comble de pittoresque quand vous voyez que le portail n’est que l’accès qui mène éventuellement à la ferme elle-même située 20 ou 30 kilomètres plus loin, par une minuscule piste ou passent pourtant les gros camions qui nous doublent épisodiquement.
Pour ce qui est des missions elles-mêmes – las reducciones comme l’indiquent certains guides, et las chiquitanias comme ils disent ici, du nom des indiens chiquitos qui peuplaient et peuplent la région – c’est un véritable coup de coeur. Et si d’aventure vous visitez un jour cet endroit, n’oubliez pas d’avoir en tête le film Mission, le rappel historique vaut le coup et a le mérite d’installer immédiatement la scène !
(pause dans l’écriture de l’article : Hugo vient de rentrer dans le camping-car, en rigolant tout ce qu’il peut : il s’est fait courir après dans la rue, par une fille qui essayait de le prendre en photo avec son téléphone portable … et il ne s’est même pas laissé faire, motif invoqué – le sourire jusque aux oreilles – “Léna m’a tellement énervé que j’avais envie de faire un truc mal !”). (more…)


Bolivie : contact !

Le passage du Brésil à la Bolivie a le mérite d’être clair : nous passons en quelques secondes d’un monde à un autre, et pour commencer d’une route asphaltée à une piste poussiéreuse ! Le tout, naturellement sans aucun panneau si bien que, pendant un ou deux kilomètres nous nous demandons si nous sommes bien sur le bon chemin, si nous avons effectivement quitté le Brésil et si nous sommes en Bolivie. Et, au bout de quelques centaines de mètres, nous tombons sur un tableau qui me semble encore aujourd’hui irréel.
En effet, au Brésil, pour passer les formalités de sortie du territoire, nous avions dû errer dans les rues de Caceres, ville “frontière” située quand même à une centaine de kilomètres de la frontière elle-même afin de trouver le bureau de la trésorerie pour effectuer les formalités d’exportation de notre camping-car (eh oui…) puis trouver la police fédérale pour faire tamponner nos passeports. Sans celà, nous aurions très bien pu sortir du Brésil sans effectuer la moindre formalité (mais gageons que nous aurions été bien ennuyés si un jour nous étions revenus dans ce pays, ce que nous ferons certainement). Quand je dis “errer” c’est pour de vrai : il s’agit de la seule technique que nous ayons trouvée pour atteindre un lieu précis dans une ville brésilienne. Les directions données par les indigènes sont souvent perçues par notre équipage de façon assez approximatives, la barrière de la langue se prêtant mal à de longues explications en double file ou en plein milieu de la chaussée, et pour ce qui est de la signalétique disons que je retiens de ce pays que les brésiliens préféraient certainement s’immoler par le feu (en allumant éventuellement l’ensemble à la cachaça, l’alcool brésilien) plutôt que de planter un panneau de signalisation utile (car, pour ce qui est de la signalétique inutile, genre “centro” quand on y est, ça, parfait, il y a).
Notre arrivée en Bolivie, donc. (more…)