Buenos Aires, le 7 juillet, vers 8 ou 9 heures du matin (heure locale, en France il est 13 ou 14 heures), nous sommes depuis moins de 24 heures en Amérique du sud et un vacarme dans la ville nous réveille. Quelque chose entre un bruit de percussions et une machine de démolition… Chloé dresse l’oreille : “C’est le tampicar qui nous appelle !” En fait de camping-car, ce que nous entendons est le fruit d’une manifestation (très fréquentes ici, parait-il) – et le bruit des tambours qui l’accompagne, lequel se réverbère sur les parois des hauts immeubles qui encadrent les rues étroites du Centro de Buenos Aires où se situe l’appartement que nous avons loué.
Et, sans pour autant faire tout ce tapage, notre tampicar nous attend bien sur le port ! Le bateau est arrivé comme prévu pendant le week-end. Le parcours du combattant pour le récupérer a commencé à peine nos valises posées, lundi 6 juillet 2009, quelques heures après notre atterrissage mouvementé.
Je suis alors accompagné de Maria-Inès, une parente éloignée de Valérie qui a prévu, malgré un lien familial assez ténu, de s’occuper de nous comme si nous étions ses propres enfants ! Martin, un collaborateur de la filiale logistique de la compagnie maritime Grimaldi, qui a acheminé notre camping-car, nous accueille en anglais… jusque à ce que, son accent étant aussi épais qu’un seul des soixante quatre mille articles du code du travail français, et mon niveau en espagnol l’étant autant que la totalité de la rubrique “Nos proposition cohérentes” du programme du Parti Socialiste Français, Maria-Inès prend rapidement les choses en main et endosse le rôle d’interprète franco-espagnol (son métier, en fait … ça tombe bien, non ?)
Quelques formulaires et quelques poignées de dollars plus tard, nous voici dans un taxi en direction du port (je vous parlerai une autre fois de la conduite locale – si vous en sortez vivant, ça vaut le détour). Nous avons prévu d’y être à deux heures pile, la douane ouvrant à cette heure-ci. Le temps de trouver le guichet adhoc, nous passons dans un hall qui héberge une gargotte, à laquelle sont attablés une poignée de personnes en uniforme. Nous nous dirigeons vers un autre hall, dans lequel nous allons finalement prendre nos quartiers, devant le guichet autorités portuaires et la douane – cet espace semble autant surdimensionné que le premier, d’autant plus que nous retrouvons finalement qu’à une poignée de personnes : nous deux (Valérie est restée à l’appartement, en essayant de protéger notre appartement des assauts répétés des enfants), Diego qui est l’intermédiaire mandaté par la compagnie maritime pour effectuer les formalités avec la douane, Olivier et Philippe, l’un aidant l’autre à récupérer son 4×4 Toyota pour continuer son tour du monde (il vient de passer un an en Afrique), et un jeune couple français eux aussi, Julien et Asia dont le camping-car a voyagé avec le notre (voir la liste des blogs, les “toulao”).
Pendant les quelques allées et venues de Diego, et surtout l’attente des douaniers eux-mêmes (comme il se doit, ils arrivent avec trois quart d’heure de retard et ce sont ceux qui s’empiffraient à notre arrivée dans le hall d’à côté), tout ce petit monde discute et fait connaissance. Rendez-vous est pris pour le lendemain, l’ambiance est au beau fixe (Olivier et Philippe sont repartis, n’étant pas sur le même bâteau que nous), car apparemment il suffira d’une ou deux heures d’attentes pour récupérer nos deux véhicules : tout semble en règle.
Le lendemain, donc nous voici à l’entrée du port, séparé par des grillages assez sommaires de la zone portuaire. Douche froide : à travers les grillages, nous constatons que le camping-car de Julien et Asia a été cambriolé, les fenêtres manquant à l’appel. Le douanier ne me laisse approcher notre tampicar, je ronge mo nfrein et constate les dégats du côté des toulao : plusieurs milliers d’euros de vol, dont leur parapente (leur projet était de silloner le continent en parapente).
Je peux finalement m’approcher du nôtre, rien ne semble avoir bougé de loin et pourtant, la fenêtre est entrouverte : ce n’est pas un oubli de ma part, nous avons aussi été visité. L’interieur du camping-car est retourné, les affaires par terre … manifestement, les voleurs cherchaient de l’argent mais n’ont rien trouvé d’autre que l’autoradio, l’écran de la caméra de recul, les talkies-walkies et quelques petits objets sans importance. Nous avons bien fait de ne rien laisser d’important dans le camping-car … je suis quitte pour faire connaissance avec les vendeurs d’autoradio (“autoestereo”) de Buenos Aires, ça promet !
Au niveau sécurité, je suis assez étonné de voir que; malgré la guérite sécurisée et la rigueur des gardes, il y a pas mal de badauds à l’intérieur du port, qui commentent nos mésaventures.
Une des nombreuses personnes qui rodent autour des véhicules vient vers moi.
“Le han robado todo ?” (“On vous a tout volé ?”)
“Si” répond-je, avec cet accent impeccable qui me caractérise déjà (ce n’est n’est pas vrai mais si je répondais “No” il aurait fallu que j’explique quoi !)
Le type s’éloigne aussi sec, un peu décontenancé par mon large sourire, qui contraste un peu trop avec la réponse elle-même, et pour cause, merveille de la nature, je suis tellement fier d’avoir compris sa question !
Et après tout ça, la récompense ultime, en images …
La suite se passe assez facilement ; le personnel de la douane semble navré de ce qui nous est arrivé et nous donne quelques mots d’encouragement, avant de nous confier à ses collègues. Quatre heures après notre arrivée au port nous passons enfin un ultime un double contrôle, que pour des raisons administratives je dois passer seul, sans Diego, ni Maria-Ines, ni Hugo (qui m’avait accompagné mais qui doit rester de l’autre côté des grilles car il est mineur !). Je suis briéfé précisément par Diego juste avant de tourner le contact : tu remets le papier 1 au contrôle 1, et le papier 2 au contrôle 2 … les douaniers me demandent l’inverse, comme il se doit ! Même pas mal. Notre camping-car est enfin sorti. Il ne me reste plus qu’à trouver avec Diego et Maria-Inès, le parking sur lequel nous passerons notre première nuit, et ce sera chose faite en quelques minutes. Ma petite famille piaffe d’impatience au bureau de Maria-Inès (avec sa collègue Maria, elle même traductrice), nous serons bientôt tous réunis dans notre tampicar !…
Le tampicar est désormais entre de bonnes mains, ça tourne !
Arg pas de chance avec les visiteurs. Mais bon, s’ils n’ont rien pris d’important c’est le principal. Ça me fait plaisir cette petite vidéo de toi bien marante.
Maintenant il n’y a plus qu’à vous souhaiter bon route.
Nous attendions avec impatience la récupération de la carabatte (Vianney n’est pas tout à fait d’accord avec Chloé sur la terminologie des véhicules terrestes à moteur) et nous ne sommes pas déçus.
Pauvres de vous ! Il faut tout ton positivisme, CJ, pour résister à ce campbriolage malgré les efforts que vous aviez fournis pour sécuriser l’engin. Je fulmine pour vous (j’espère que tu me sauras gré du temps que je te fais gagner en faisant ça pour toi).
Tu as été parfait sur la vidéo. Tu avais vraiment l’air… toi.
Vous devez avoir hâte de passer vraiment à l’action, après ces inévitables tracasseries.
Bonne route.
Bises
SD
“Le chat et le rat”
Ah, ah, ah, qui est là ?
C’est monsieur A. Qui fait son cinéma.
Ecoutez ça :
Abracadabra, le lapin devient rat. Abracadabra ! Le rat devient boa. Abracadabra ! Le boa devient chat. Abracadabra ! Le chat devient lama, lama, lama,
Et il reste comme ça !
ouf ! ils ne t’ont pas volé ton t-shirt jaune, ni ton humour 😀 et j’espere que vous avez tous aidé Valérie à ranger !…
allez, la route vous attend, déjà 9 jours de passé, il n’en reste que 391 ! (à peine de quoi permettre au Modem de relever la tête… ou pas)
bises
ml
C’est embêtant de faire un commentaire quand on a lu ceux des autres. Bon , Tom me fait vous dire (à Valé et Hugo) qu’il a libéré Peach dans Mariogalaxie.
Comment s’est passé cette fête nationale argentine? ….Pendant que vous répariez le campingcar?. Bon pour l’humour, je trouve Mele bien sympa. Et j’aime bien sa remarque sur le Modem!
Moi aussi je vais positiver : c’est quand on a ce genre d’ennuis (le vol) (irritant, mais pas grave) qu’on apprend le mieux le pays. Tiens? Et l’espagnol où en êtes-vous?
Henriette de la Bastide (Vieille noblesse de banlieue également): je suis ravie d’avoir vu Christianjules dans le cpgc et j’attends avec impatience de voir aussi Valérie, Hugo, Léna et Chloé. La citation sur le voyage me plait beaucoup!
Gros bisous.
Bon voilà vous avez un peu retrouvé votre “chez vous”!! certes un peu dévasté.. mais bon l’aventure c’est hélas aussi cela.
Si vous avez le temps, n’oubliez pas de passer par San telmo, la ricoleta, el caminito a la boca et la plaza de mayo a buenos aires. Chouette ville buenos aires: agréable, coooool….
bon voyage ….
on attend d’avoir a nouveau de bonnes et belles aventures………..
hasta luego et bueno viaje
famille vedrenne (jacky sonia oceane et titouan)
Bravo pour l’optimisme, super de voir la tête du grand patron récupérant son magnifique tampicar. bisoux
Merci pour l’impayable vidéo qui m’a rappelée Mr Bean …version CJB…
….au moins vous avez un véhicule roulant et de l’optimisme…prenez soin de vous ….
Bon vent …. et Minizabizzzz à tous……
Hola que tal
Ca fait plaisir cette petite vidéo !!! bon on pense bien à vous et attention aux coups de soleil .
Des bises à tous
Ravis d’avoir de vos nouvelles .Bravo pour la vidéo.Nous attendons avec impatience le récit de vos aventures…Le feuilleton à suspense dont on apprécie l’humour,qu’il faudra progressivement adapter à la situation locale et ceci d’autant plus que vous maitriserez la langue des autochtones!
Nous avons remercié Maria-Inès
Nous attendons des photos des autres aventuriers
bizzzzes
Très sympa comme petit blog, et tres drole apres une journée de boulot plus que banale par rapport à vos aventures!
Bon voyage à toute la famille dans le tampicar!!
Bon, je vois que l’aventure commence avec quleques soucis mais que le moral est au beau fixe !
Bon voyage à toute la petite famille et un bisou tout spécial aux enfants…
Question : est-ce que les indélicats ont emporté les gâteaux de Chloé ? Bon, c’est génial de vous savoir plongés d’emblée dans les rites indigènes. Et, côté vidéo, vous avez pris l’apparence des autochtones. “Gavés” adaptés, les Baudchon. Ici, vous nous manquez déjà, comme tous les zostres. On est très heureux pour vous, et tout va bien dans la jungle gradignanaise. On essaiera de vous envoyer des docs et autres photos, surtout que j’ai changé de portable (mais si), avec lequel on peut prendre des clichés (oui, oui). Je sais mieux m’en servir depuis que j’ai dormi avec le mode d’emploi.
On vous embrasse gavé fort.
Les Chavot
Salut à tous,
Le livre de bord est super, je passe vraiment de super moments à vous lire. Christian c’est hilarant tu as un don pour l’écriture !
Cela nous permet aussi de voyager un petit peu à travers vos explorations.
Vivement le prochain épisode.
Bon courage et profitez bien de toutes ces richesses…
Bises
Stéphanie