Baudchon Baluchon – Valérie & Christian Baudchon Rotating Header Image

Mucho gusto !

Salento, un petit joyau au coeur de la zone caféière de Colombie

Le 2 avril 2010, en pleine semaine sainte, nous passons la frontière colombienne. Le passage s’effectue rapidement et sans soucis avec des douaniers plutôt sympas (note du mari metteur en ligne : sympa = super canon, à tel point que c’est la première fois que je verrai Valérie revenir “voir” si j’avais besoin d’aide pour les formalités … avec tout ce qu’on lit sur la Colombie, au bout de 3 minutes dans ce pays, elle en laisse les enfants tout seuls dans le tampicar !) qui viennent contrôler (ou plutôt visiter, par curiosité) l’intérieur du véhicule. Avec tout ce qui se dit sur ce pays, nous ne savons pas trop à quoi nous attendre, partagés entre les consignes de sécurité alarmistes du ministère des affaires étrangères français et les avis des voyageurs rencontrés au cours de notre périple qui le trouvent plutôt sûr…sans pour autant s’y attarder puisque en général, ils n’y passent qu’une dizaine de jours au total, juste le temps de le traverser du nord au sud ou du sud au nord. Bref, nous y sommes et nous allons pouvoir en juger par nous même !
Toujours est-il que la famille Baudchon est partagée en deux camps : Christian, qui veut le visiter à fond et moi qui souhaite jouer de prudence en ne sortant pas trop des sentiers battus en restant sur la route panaméricaine dite “sécurisée”, afin de gagner la côte des caraïbes au plus vite où un bateau pour le Panama nous attend à Cartagena le 17 Avril. Voilà, le débat est lancé et qui de nous deux aura gain de cause ? (note du mari victimoïdal : à votre avis ?)

Premier paysage (Laguna de la Cocha) et première photo en Colombie : ça s'annonce bien !

A peine passée la frontière, une route de montagne très sinueuse aux canyons vertigineux nous accueille, et après quelques heures de route, nous faisons une rapide halte sur la grande place de Pasto, la première grande ville du sud, pour d’une part retirer de l’argent – tous les zéros des pesos colombiens sont un vrai casse tête au début, le moindre repas ne coutant pas moins de 7000 pesos, l’équivalent de 2,80 euros ! – et d’autre part prendre la température des lieux. Rapidement, en l’absence d’office de tourisme, plusieurs personnes viennent gentiment discuter avec nous et nous offrent leur aide pour nous diriger vers la laguna de la Cocha, où nous souhaitons passer notre première nuit (note du mari rasé de près : l’un des colombiens avec lesquels nous parlons dégaine même son caméscope tout en continuant à parler avec nous. Flatteur, à moins que ce ne soit pour le vidéo-gag colombien …) A la fin de chacune des conversations, les colombiens nous lance un joyeux Mucho Gusto qu’il est, je crois, inutile de traduire ! Les colombiens nous donnent déjà l’impression de gens très accueillants et ravis de voir des touristes malgré la mauvaise réputation de leur pays.

De la jolie et tranquille laguna entourée de canaux bordés de petits chalets en bois très colorés, nous reprenons la route, toujours pleine de virages, sur laquelle nous avançons très lentement en direction de Popayan. Les contrôles policiers sont nombreux et l’armée également très présente, fusil à l’épaule, avec des soldats qui nous semblent parfois extrêmement jeunes. Nous sommes tous assez impressionnés par ces dispositifs et en voyant le relief très accidenté recouvert d’une végétation extrêmement dense, nous comprenons vite la difficulté d’éradiquer les diverses guérillas d’extrême-gauche et d’extrême-droite qui minent le pays depuis des années.

A l'approche de Popayan, procession de la semaine sainte

En fin d’après midi, nous sommes bloqués une bonne heure dans un village par une procession (nous sommes en pleine Semaine Sainte) qui traverse la Panaméricaine. Bien qu’il soit formellement déconseillé de rouler de nuit, nous prenons notre mal en patience et nous sommes même rapidement charmés par l’ambiance qui se dégage de défilé muet auquel presque tout le village semble participer, chacun tenant une bougie et encadrant une dizaine d’icônes portés par quatre valeureux croyants. Chloé, littéralement subjuguée, restera sur les épaules de Christian durant toute la cérémonie, faisant à elle seule une bonne partie du spectacle, les colombiens regardant presque plus notre petite blondinette, sortie d’on ne sait trop où !

Chloé fait le siège du camping-car des Renault ...

Les indications données par la famille Renault, des voyageurs comme nous, (que nous ne connaissons encore que par mail et par site internet interposé – allez y faire un tour, vous risquez d’être surpris par le bandeau !), nous permettent de les retrouver sur le grand parking du restaurant El Rancho sur lequel ils sont bloqués pour quelques jours, n’ayant pas réussi à dénicher une assurance pour leur camping-car pour cause de Semaine Sainte, la police les y a immobilisés jusqu’à ce qu’ils régularisent leur situation. Nous sommes les uns et les autres vraiment contents de traverser le pays à deux véhicules et de pouvoir confronter nos premières impressions. Bien évidemment les discussions vont bon train et devinez ce que font rapidement deux familles de camping caristes qui se rencontrent en Amérique du Sud ? Et bien voilà : les papas (qui étrangement ont pas mal de points communs dont la coupe de cheveux de plus en plus courte :-)) parlent mécanique auto, et accessoirement des jolis colombiennes qu’ils ont entrevues (à les entendre, il parait que c’est le haut de gamme de l’Amérique du sud, à bon entendeur…), les mamans parlent enfants voyages et Cned, et les dits enfants (6 quand même au total) courent partout dans leur nouveau jardin improvisé, ravis d’avoir enfin des copains avec qui s’amuser, et accessoirement échanger des jeux de Nintendo DS.

Popayan, la ville blanche

Et Popayan dans tout ça? Tout simplement superbe avec ses jolies maisons coloniales toutes blanches et sa grande place élégante qui accueille tous les ans une des plus grande manifestation de Pâques de Colombie.
Une fois tout le monde bien en règle, assurance à l’appui, nous traversons la ville de Cali à la réputation anciennement sulfureuse et décidons de faire un tour dans le “triangle du café”. Et oui, la Colombie n’est pas seulement célèbre pour sa poudre blanche, elle possède aussi des centaines de fincas, des propriétés plus ou moins grandes qui produisent du café sur des pentes très abruptes et qui, grâce au climat pluvieux et tempéré de la sierra parviennent à faire une récolte et demi par an. Nous optons pour Salento et ne sommes pas déçus.

Dans une rue de Salento : l'altiplano est déjà bien loin!

Là où nous ne devions passer qu’une journée, nous en passerons trois, tant on se sent bien dans ce petit village très coloré à l’atmosphère détendue, aux cafés bien lotis en billards où l’on se plait à siroter un café (ou une bière) et surtout situé à proximité de la très belle vallée de Cocora, couvertes de prairies vallonnées d’un vert intense (pas étonnant avec les averses auxquelles on a le droit régulièrement) et d’où émergent bizarement d’immenses palmiers de plusieurs dizaines de mètres (note du mari au savoir encyclopédique : lesquels palmiers sont l’emblème national de la Colombie).

L'emblème de la Colombie, dans la Valle de Cocora

Ce style de paysage est tout nouveau pour nous et décidément, on adore ! Nous y faisons une sympathique promenade, les enfants habituellement assez “boulets” manifestant pour une fois une bonne humeur dont on ne peut que se réjouir (pourvu que ça dure !), la présence d’amis y est sans doute pour quelque chose … Nous sommes tous emballés par cette région que nous ne quittons pas sans avoir visité une petite finca de café bio, la “Plantation house”, propriété d’un anglais et administré par un très chaleureux Andres (qui n’´hésite pas à embrasser les femmes dès leur arrivée, provoquant des commentaires divers et variés de Pascal et Christian qui n’en ratent pas une – ils se sont bien trouvés ces deux là ! ), lequel Andres nous fait patiemment visiter les lieux tout en nous expliquant les différentes étapes de la culture et de la récolte du café : nous sommes les uns et les autres tout simplement conquis !

Après ce détour très apprécié à Salento, nous commençons à bien entrevoir le visage de cette partie montagneuse de la Colombie et de son potentiel touristique (je dis bien potentiel car les touristes étrangers, bien que présents, sont tout de même bien peu nombreux).

Mais revenons au débat qui fait maintenant fureur dans la troupe Renault-Baudchon depuis plusieurs jours, à savoir si nous allons passer par Bogota la capitale (le souhait de Christian) en devant quitter la Panaméricaine, ou continuer sur la même route à travers Medellin. Après beaucoup d’hésitations, d’interrogations auprès de multiples colombiens eux aussi très partagés et d’âpres discussions, c’est enfin réglé : ce sera Medellin ! (note du mari mauvais perdant : je reviendrai … grr.) C’est reparti pour de longues heures de route montagneuse toujours très sinueuse qui nous donne le tournis. Nous dépassons Medellin, sans même nous y arrêter finalement, préférant passer la nuit sur le parking d’un restaurant où Pascal et Christian passent un bon moment à discuter économie mondiale avec les patrons devant un certain nombre de verres d’alcool local (no comment)…Et dès le lendemain, le 11 avril 2010, nous découvrons l’autre partie de la Colombie : ses plaines, sa chaleur (qui nous avait épargnés jusque là) et ses champs de canne à sucre. Cela en est définitivement terminé de la cordillère des Andes et de ses multiples visages suivant les pays, de ses époustouflants paysages si variés et de ses populations attachantes. Nous avons un pincement au coeur car ce fut pour nous tous une des grandes révélation de ce voyage. Heureusement, nous sentons maintenant à portée de roue cette côte caraïbe et ses plages de rêve qui nous attirent comme des aimants !

Article écrit le 24 avril 2010 dans la superbe ville de Cartagena de Indias, Colombie, 33 degrés à l’ombre, pas mal d’humidité mais confortablement installée dans un patio bien ventilé de l’hôtel Bellavista (le tampicar est au port attendant patiemment le bateau qui le mènera au Panama).

La Laguna de Cocha :

Popayan, la ville blanche :

Salento, au coeur du triangle du café :

Sur la route de Medellin :


12 Comments

  1. Early in ze morning says:

    Bonjour,
    Moi j’ai pas compris, pourquoi vous avez pris le bateau pour aller au Panama ?
    Et pis pour la récolte et demi de café, y z ont le même goût les demi-grains de café ?
    Et pis pour la drepou, vous avez fait comment pour faire semblant d’acheter du café ?
    Et pis pourquoi l’escorte du camion rouge de transport de drepou elle est à vélo ?
    Et pis pourquoi les Renault y voyagent pas dans le 4L beige, mais dans un camping-car ?
    Et pis pourquoi pourquoi ?
    It is too early in ze morning !

    (bon j’avais pas trop l’inspiration ce matin, faut dire que ça fait longtemps que je me suis pas fritté avec Mele et consorts)

    Mais Oh surprise, un petit détour inopiné dans le passé, et que de quoi surprise ! Qui est donc MARIPOSA ?
    J’y reviendrais (c’est presque ce qu’a dit MacArthur en quittant les Philippines en 1940) !

  2. dumont blandine says:

    Euh, j’pensais à un truc, l’amérique du Nord vous allez le faire l’année prochaine ?! Vous êtes censés rentrer quand ??
    Je sais, c’est pas agréable comme questions…magnifique reportage, j’aime bien qd Valérie balance sur les hommes et cie (!!!)

    allez, gros bisoux et à très vite

  3. Déjà que en temps normal l’économie vue par Christian, ça n’est pas triste. Mais imbibé et en plus en espagnol, je demande à voir et à entendre…
    Pourquoi il n’y a pas de photos des colombiennes (douanières ou pas…): parce que c’est Valé qui a (très bien) écrit ce post!

  4. giber de niel says:

    La photo avec les “palmiers de cire”, emblème de la Colombie, se détachant sur le ciel est très réussie. CJ savait-il qu’on fait un alcool très agréable avec la moelle de cet arbre? C’est peut-être la boisson qu’il dégustait en parlant économie. Par ailleurs, cet arbre est tout son contraire: il a le tronc lisse et tous ses plumets rassemblés sur son sommet….Cherchez la différence avec CJ.
    A priori vous semblez avoir trouvé une bonne équipe pour la traversée de la Colombie et avoir réussi à rassembler une densité de blond(es) au m2 rarement égalée dans ce pays. Bravo!
    Mamie gâteau est dans les madeleines et ne peut pas lacher le four des yeux…
    A suivre…
    Bises sucrées!

  5. giber de niel says:

    Suite…
    Les madeleines sont réussies: j’en ferai avec vous à votre retour ainsi que des meringues , des cookies, des chouquettes,etc…
    afin d’accompagner le café de Colombie que vous avez eu l’air d’apprécier autant que le pays qui inquiète de loin.Nous sommes quand même rassurés que vous fassiez route avec cette famille sympathique; de bons moments, à voir vos mines hilares.
    Valérie raconte très bien votre périple,et elle a bien le droit aussi de regarder les beaux specimen colombiens!
    Suggestion : à leur tour les enfants ne pourraient-ils pas donner leurs impressions sur leurs centres d’intérêt? Ils doivent avoir beaucoup à raconter avec tout ce qu’ils vivent,en dehors des jeux de la DS.
    A bientôt le récit sur le Panama.
    Bises à tous

  6. vedrenne says:

    c’est vrai que la Colombie, vue de loin est plutot impressionnante!!! ravie de savoir que la sécurité est au rdv et que vous etes en bonne compagnie pour traverser ce pays. D’ailleurs eux aussi, les Renault, ont un blog sympa et passionnant que nous avons eu plaisir à parcourir en famille, afin de revoir des lieux où nous avons de bons souvenirs.

    Quand on pense Colombie, un flot de questions arrivent dans nos têtes mais la situation à l’air plutot calme et rassurante, d’après vos impressions du cru et tant mieux!!

    Le pays semble super joli, contrasté, verdoyant…. encore un pays à noter pour aller le visiter. Je crois que la vie sera trop courte pour aller voir tout ce qui nous fait envie!!

    Je vois que vous allez bientot entrer au Costa Rica, qui porte si bien son nom.

    La capitale est plutot bruyante et sans interet. Nous avions beaucoup aimé la cote Caraibes, vers Cahuita où nous avions fait de belles plongées ( masques tuba), croisés des singes ( hurleurs, capucins, araignés), des paresseux ( un super souvenir rempli d’émotions), des grenouilles certes venimeuses mais magnifiques ( vertes, bleues..) et aussi de magnifiques papillons comme ceux que vous avez déja croisé en Amazonie.
    Le Costa Rica est riche en parcs nationaux, nous avions beaucoup aimé celui du Ricon de la Vieja.

    Puis au Nicaragua nous avions beaucoup apprécié Granada, le marché et le volcan de Masaya et la lagune du volcan Apoyo.

    Pleins de beaux paysages et de belles rencontres vous attendent encore.

    Bonne route en attendant le récit sur le Panama

    1. ChristianJules says:

      Les grands esprits se rencontrent : je réponds brièvement de Cahuita ; nous partons pour bivouaquer dans le parc national dans quelques minutes … 🙂

  7. Amélie says:

    Je suis étonnée et ravie pour vous qu’il y ait d’autres familles françaises qui font le périple! C’est sympa que vous puissiez les rencontrer tout au fil de votre voyage. Les enfants doivent être contents de se faire de nouveaux amis de leur âge.

    C’est vrai ça, que font ces trois joyeux bambins quand ils ne sont ni au devoirs, ni à la sieste, ni à la DS? Écrivent-il leur mémoire sur ce qu’ils sont en train de vivre, ou bien ce sont-ils découvert des talents de dessinateurs/conteurs. Ont-il commencé un herbier ou une collection de photos animalières? Ou bien sèment-ils derrière eux des cailloux pour être sur de retrouver le chemin du retour.

    Bon Panama, et à bientôt.
    PS : l’architecture colombienne est surprenante.

  8. Marie No says:

    Est ce que l’un de vous a chanté la chanson du café ??? Le lieu s’y prête, sans honte je peux dire que je l’aurais fredonné !!!! Allez un petit lien pour l’écouter : http://www.youtube.com/watch?v=Bg3pFjbCag0
    Que du bonheur !

  9. Papa Baudchon, je cite : “Déjà que en temps normal l’économie vue par Christian, ça n’est pas triste. Mais imbibé et en plus en espagnol, je demande à voir et à entendre…”
    😀 😀 😀
    et moi donc ! quoique peut-etre que pour une fois il n’a finalement pas dit que des bêtises… allez, encore une citation car je n’ai rien à dire : “L’alcool est un produit très nécessaire… Il permet au Parlement de prendre à onze heures du soir des décisions qu’aucun homme sensé ne prendrait à onze heures du matin.” George Bernard Shaw

    bonne nuit les petits 😉

  10. L’Amérique du Sud , c’est donc fini ! en tout cas pour le moment …
    Je vois avec plaisir que vous avez beaucoup aimé la Colombie et moi , je me suis une fois de plus régalée avec le reportage et les photos . Décidément , j’aurais dû rester plus longtemps là-bas …
    En ce qui concerne l’économie mondiale je peux proposer à Christian un autre sujet de discussion , pour une autre soirée bien arrosée . Jeudi soir , aux U S , un trader aurait ajouté par erreur tout plein de zéros en faisant une transaction , transformant des millions en milliards … aussitôt , les ordinateurs ont réagi et déclenché un vent de panique … le Dow Jones a perdu 9 pour cent en 1 minute ! ça c’est rapidement arrangé , vous vous en doutez.
    En tout cas , moi , j’ai une explication : il venait peut-être de payer comme vous son repas en pesos colombiens et il a continué en ajoutant des zéros aux dollars …

    Sur ce , bonne journée , bon voyage et à bientôt … Bizzz …

  11. kate says:

    Moi je trouve le bus très joli et je pense qu’il temps de “customiser” votre Tampicar !!!! Non ça ne vous tente pas ? Je suis sure que les enfants seraient d’accord pour le faire !

    Vous me donner vraiment envie d’aller faire un tour en Amérique du Sud ou Centrale …. j’attends vos commentaires sur le Costa rica avec impatience.

    Bises à vous tous

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