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Plages de rêve

Au niveau plages, j’en étais resté aux majestueuses plages de notre côte Atlantique, au plages bondées et (parfois) très belles de la Méditerranée, aux petites criques sauvages de l’île de Majorque … désormais, les plus belles plages de mon modeste classement personnel sont sans conteste les plages du Brésil, celles que nous venons de découvrir entre Rio et Sao Paulo.
Certes, le sable est toujours l’ennemi juré des camping-caristes maniaques que nous sommes. Quand je dis nous, c’est Valérie et moi-même. Pour les enfants c’est autre chose : pour eux, la plage consiste en un ambitieux projet de terrassement qui vise à transférer l’ensemble du sable de la plage vers l’intérieur du camping-car, puces des sables incluses, en faisant exactement l’inverse de ce que nous leur avons répété vingt fois avant (se taper les chaussures, les enlever, se frotter les pieds, laisser seaux et pelles à l’extérieur, se rincer aux douches sur la plage, etc.) ce qui nous permet, le soir et les jours suivants, d’avoir l’impression de dormir sur la plage – et ce n’est pas près de s’arranger, vu que nous sommes nous les adultes les seuls à être dérangés par le problème, les enfants pouvant quant à eux roupiller à fond les manettes sur deux kilos de sable, vingt-huit kleenex et le double de légos tandis que Valérie ne peut pas s’endormir si subsiste la moindre imperfection sur la matelas – mais vous savez bien que ma femme est une réplique parfaite de la princesse au petit pois – du coup, c’est moi qui dort sur le double de sable et donc c’est moi qui dort à l’altitude la plus élevée, là où l’oxygène se raréfie – voilà c’est fait, maintenant vous savez que ce n’est pas ma bedaine qui est responsable de ceci. 🙂
Mis à part ça, voici ma réflexion du jour : le  voyage vous change sans que vous en aperceviez, lentement mais profondément. Aïe, le Christian Jules se met à faire de la philosophie, ça ne va plus me direz vous : n’ayez crainte. Il me faut juste une introduction pour vous livrer l’image du moment.
Nous sommes le 14 août 2009, nous avons posé nos valises pour deux jours dans le village de Mambucaba, il est 11 heures 15, le soleil monte avec la température ( ” qu’est-ce que ce doit être en plein été ! ” nous demandons-nous toutes les heures), nous sommes sur la plage, les enfants jouent dans le sable et le paysage somptueux s’étire devant nos yeux (une eau magnifique et surtout des montagnes couvertes d’une jungle bien épaisse – la mata atlantica – qui plonge en ne s’arrêtant qu’à quelques mètres de l’eau sur le sable ou les rochers, qui enserrent la baie ou nous nous trouvons)  et Valérie s’interroge : ” c’est à partir de quelle heure que je peux me commander une caïpirinha ? ” Devinez ce que je lui ai répondu. Quoi qu’il en soit, une heure après, terrassés par la fatigue, nous nous dirigeons d’un pas déterminé (ou mou ? tiens, je sais plus …) vers la terrasse abritée de la gargote de la plage, où nous avons commandé un joli et délicieux plat de poissons et crevettes frits ! On en avait tous les cinq les mandibules qui ronronnaient, dites-donc. En ce qui me concerne, j’ai essayé de finir le repas sur la plage par une petite glace à l’açaï (une baie amazonienne délicieuse et pleine de bonnes choses à l’intérieur qu’ils disent) … je dis essayer, parce que ma femme m’en a piqué plus de la moitié. Il y a des choses auxquelles on devrait penser dès le contrat de mariage.
Deux jours plus tard, avant Paraty, nous faisons une halte dans un autre petit village, cette fois-ci un minuscule port de pêche : Tarituba. Et ici, tout le monde s’y met, même si il n’y a pas grand monde : les gamins ont une petite canne à pêche composée d’un bambou et d’une ligne rustique, les aînés se partagent entre la pêche à la ligne sur le ponton et la préparation de leurs embarcations, plus ou moins conséquentes, en y chargeant filets, eau douce, glace, etc. et les derniers restent sur la plage pour repeindre quelques bouts de coque. Ceci-dit, nous ne nous sommes pas attardés sur cette plage-ci, car, paysage somptueux (et c’est le cas : le site est encore un peu plus encaissé beau que la veille) ou pas, l’eau semble assez trouble (et la canalisation douteuse qui plonge le long de la jetée ne fait rien pour nous rassurer : c’est ça aussi le Brésil, un cadre fantastique mais une eau – douce ou salée – souvent médiocre). Du coup, avant de reprendre la route, j’emmène ma petite troupe faire une microscopique balade dans la jungle qui borde la côte, et qui débute juste de l’autre côté de la route. C’est l’occasion, en cheminant à pied sur une sorte de piste assez large – en faisant bien attention et pas ailleurs car, en repérant les lieux, un autochtone m’a mis en garde sur les serpents – d’éprouver le sens de l’hospitalité local. Nous cherchons une petite cascade qui m’a été approximativement indiquée, et en rebroussant chemin un homme et sa petite fille sortent de leur propriété. Ils comprennent ce que je cherche, me fournit des explications façon locale (même si les gens comprennent parfaitement que vous ne comprenez rien, certains décident quand même de vous abreuver de conseils et de directives auxquelles vous ne palpez strictement rien) et devant notre regard dubitatif, me fait signe, il rouvre sa propriété (le portail ci-joint, avec le sigle “visa” … je n’ai toujours pas compris ce qu’il faisait là ! et notez les petits clous rouillés qui servent de fixation) nous fait traverser au pas de course sa ferme (en vague désordre, dirons nous), nous amène à sa maison – coup de foudre : perchée en hauteur, elle offre une vue imprenable sur la baie de Tarituba, entourée d’une terrasse protégée de l’ombre sur laquelle sont disséminés pêle-mêle quelques hamacs, des régimes de bananes, des graines, une ou deux tables en état très moyen – m’indique le chemin qu’il faut prendre en contournant sa demeure, en nous montrant bien où il faut marcher sur les petits ponts de fortune sur lesquels poussent de curieux champignons oranges fluo – sur la planche du milieu, par sur les rondins qui effectivement ressemblent à du bois mais, leur contact éprouvé, tiennent plus d’une sorte de polystyrène en voie de décomposition -, me demande avec force gestes (là il fait ce qu’il faut pour être compris : pas question de laisser filer les oies et autres canards qui se baladent tout autour) de bien refermer son portail en repartant, sourires, remerciements, poignée de mains … et s’en va, nous laissant seuls chez lui !
Nous finissons par trouver une minuscule cascade, sous laquelle Hugo plonge sa tête histoire de repousser un peu de la moiteur tropicale de l’endroit, et nous repartons après avoir pris la pose à côté de bambous géants (26 mètres de haut nous a affirmé le propriétaire des lieux, et nous le croyons bien volontiers) et nous rentrons ravis vers notre tampicar, où quelques dizaines de kilomètres nous attendent avant Paraty…


PS. les photos des plantes et du crabe sont de Hugo … et il y en aura d’autres !


5 Comments

  1. Giber de Niel says:

    Bravo pour les photographes, mais nous soupçonnons que la censure a sévi, car pas de brésilien(ne)s au corps de rêve!
    En tout cas l’endroit a l’air particulièrement agréable et pas trop touché par la civilisation…à part un espèce de “tampicar” de touristes égarés.
    bises

  2. Amélie says:

    J’adore les couleurs et le cadrage des photos du port, elles sont vraiment magnifiques. Tu t’améliores Christian :o) c bien. Le tri pour l’album ultime va être dur à faire.
    En voyant les endroits que vous traversez, on est obligé de penser que vous faites un voyage vraiment extraordinaire, les paysages se suivent mais ne se ressemblent pas. Profitez en bien de chacun.
    Il n’y a pas beaucoup de touristes, ou vous allez dans des coins plutôt typiques et isolés? Vous suivez les chemins présentés dans vos livres ou improvisez sous les conseils locaux (lorsque ceux-ci sont compréhensibles)?

  3. Amélie says:

    J’ai craqué j’ai mis ta photo en fond d’écran (la 5821)

  4. Albéric de la Bastide says:

    AÏe Aîe Aïe : La reflexion du jour et la philosophie:
    1)Tu vas redèmarrer las missionnes façon babacool soixante-huitard bonzifié?
    2)Tu vas devenir liberal primaire et viscéral?
    3) Tu prends ta carte à attac (pas le supermarché!)?
    4) Tu te lances dans le commerce équitable?
    5) Tu prévoies de tenir une gargote de plage au Brésil?

    Développe please! Je m’inquiète…

    Bises aux Baluchons

    Ps: est-ce que tu mets des commentaires et des dates précises sur tes photos? Sinon bonjour les dégats quand tu feras l’album ultime (Amélie!)

  5. Mario says:

    Quelle chance c’est vraiment une région que j’aimerais visiter !

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