Baudchon Baluchon – Valérie & Christian Baudchon Rotating Header Image

Camping-car

Esteros del Ibera

monkey (38 sur 43)Le lendemain matin, le 22 juillet 2009, nous n’avons bien sûr pas bougé et pourtant le changement de décor est total !
Les nuages sont partis, le ciel est bleu (la puissance de mes raisonnements vous étonnera toujours, je sais). Certes, les larges fossés débordent littéralement d’eau (ça déborderait de boulons, ça étonnerait encore plus, mais le voyageur doit parfois savoir se contenter de ce qu’il trouve), la matière  des pistes fait plus penser à de la glue qu’à de la terre, mais la température (une quinzaine de degrés) et le soleil sont au rendez-vous !
Direction le camping, puisque il nous faudra bien laisser sous surveillance notre tampicar lors de nos ballades. Nous avons prévu de rester deux jours complets sur place, avant d’affronter le chemin du retour. Nous faisons d’abord une petite balade vers le pont et décidons de passer sur un petit sentier dans lequel il est possible de voir parfois des singes hurleurs. Et coup de chance, effectivement, sur la fin nous apercevons dans les arbres un des spécimens… la famille s’immobilise et nous observons dix bonnes minutes notre petit singe boire de l’eau dans les feuilles recourbées, à quelques mètres du sol. Magique ! Puis il part, et nous aussi : cet après-midi, nous avons réservé une balade en bateau de deux heures pour observer la faune locale. Nous déjeunons vite fait – bon, d’accord : très vite fait – puisque nous nous faisons sur le pouce de délicieux hotdogs ! A côté de nous, de petits oiseaux aux couleurs magnifiques viennent se poser à quelques mètres de notre table. Dans l’enthousiasme, Chloé décide de partager son repas avec la faune locale en leur jetant un petit bout de saucisse, ce qu’un petit piaf nous indique comprendre parfaitement en se jetant dessus et en s’envolant avec ! Bravo pour le respect de la chaîne alimentaire, un petit oiseau dans une réserve protégée qui va ramener à ses petits de la bouillie de porc truffée au soja, aux colorants et à la gélatine de boeuf … les indiens du coin n’ont pas intérêt à me tomber dessus. (la suite en cliquant sur le lien ci-après). (more…)


La spipst

Station Shell de la petite ville de Mercedes, Corrientes, (ici, on dit la ville “virgule” la province, car de nombreuses cités ont des noms identiques) ce 21 juillet 2009.
Dans quelques heures, nous devons partir pour le clou de la quinzaine, Esteros del Ibera, une réserve naturelle à laquelle on accède après 120 kilomètres de piste. La petite famille s’affaire autour du Tampicar, chacun dans son rôle : Chloé dévide une nième boite de mouchoirs pour confectionner à ses PetShops un petit lit douillet (quelqu’un pourrait-il écrire à Chloé pour lui dire que les PetShops dorment très bien sur une table nue ?), Hugo et Léna se disputent 3 millimètres carrés et la seule des deux DS à laquelle il reste trois nanowatts d’energie, Valérie converse activement avec le pompiste ( “ellyénoporreufavorreu” , traduction baluchonnée de “el lleno por favor” ) et, toutes ces diversions étant magistralement menées, ni vu ni connu, je me glisse derrière le camping-car et je retire la boite des eaux noires (non-spécialistes, devinez !) et je file discrètement la vider dans les toilettes de la station. Je dis discrètement parce qu’il est excessivement difficile de se sentir discret quand on trimballe une grosse boite suspecte contenant 17 kg d’excréments tout en affrontant le regard curieux de toute la faune qui gravite autour des stations services d’ici, en sachant que les toilettes ciblées seront pendant un petit moment olfactivement très marquées et que je devrais donc évacuer les lieux rapidement. Or, au moment de tirer la chasse, j’inspecte les lieux : où est donc la chasse d’eau ? Finalement, je trouve : un astucieux système de robinet se situe face au réceptacle. Pendant que je m’émerveille sur le génie argentin, je tourne le dit robinet. Et je me prends la douche sur la tronche. Grande classe.
Pour mon retour vers le parking, succès garanti. Ne rigolez pas, la séquence toilette pour Christian Jules, c’est tous les jours. Rien de mieux pour intégrer les modes de vie locaux.
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1000 bornes ! Et des grands espaces …

Faux-ami : “baches”.
Quand, sur une route argentine, vous voyez un panneau rouge avec l’inscription “Peligro baches” ça ne veut pas dire que les employés de la DDE du coin ont recouvert la route de baches pour la protéger des intempéries : ça veut juste dire “Attention nids de poule”. En général le panneau est judicieusement placé soit 10 kilomètres avant les nids de poule en question, soit 17 milimètres après. Donc, soit vous avez roulé 10 bornes à deux à l’heure pour rien, et vous vous êtes fait doubler par une petite vingtaines de semi-remorques et d’autobus bien énervés, qui eux roulent à fond la caisse quelle que soit la signalisation, soit vous tombez directement dans le trou et vous entendez successivement blong – splotch – hé – blong (dans l’ordre : le train avant du camping-car, les enfants qui retrouvent scotchés au plafond, les enfants qui grondent le conducteur, le train arrière).
Nous voici donc le 20 juillet 2009, vers 14h30. Le bout de la famille qui ne roupille pas sec dans le camping-car entonne : “trois”  …  “deux” … “un” … “mille” ! Nous avons fait notre premier millier de kilomètres en Amérique ! J’ai relevé le compteur du tampicar à la sortie du port, il indiquait 7265 … et nous venons bien – et déjà – de passer à 8265. Comme les lecteurs de ce blog peuvent le constater, mes extraordinaires capacités intellectuelles ne sont toujours altérées par l’abus de viande rouge, d’empanadas,  de jus de malbec fermenté, et de confiture de lait. Trop bien.
Et pour couronner le tout, nous avons passé avec succès nos deux premiers contrôles de police. Nous n’en menions pas large, compte tenu de certains compte rendu d’autres voyageurs. Test des lumières de frein, vérification de l’extincteur, des triangles, du 90 et des bandes rouges (que nous avons du rajouter ici à l’arrière de notre camping-car), des papiers du baudchon et du tampicar, questions sur d’où nous venons et où nous allons (oui, j’ai réussi à expliquer tout ça … bon d’accord, le monsieur souriait un peu en m’écoutant – après tout,  peut-être lui ai-je communiqué par inadvertance une nouvelle recette de nouilles aux empanadas)… tout est en règle. Et le tout, avec le sourire et dans une ambiance très courtoise… j’espère qu’ils seront tous comme ça !
Sur le bord de la route, ce sont désormais les grands espaces, avec des gauchos à cheval qui se déplacent seuls où qui déplacent des troupeaux de quelques dizaines de vaches. Dépaysant, hors du temps, et, lorsque nos regards se croisent à l’occasion d’un ralentissement, toujours un petit geste de salut réciproque. Génial ! Nous changeons vraiment de monde.
Nous voici donc roulant vers le nord de l’Argentine à Mercedes, Corrientes : pas un réseau wifi à proximité du tampicar, et pourtant nous sommes garés comme d’habitude sur la place principale de la ville. Plus nous avançons, plus les routes sont médiocres et l’internet rare. Et impossible de trouver le moindre bar qui sert aussi du wifi, comme lors de nos étapes précédentes… je parviens quand même lendemain, lors du rafraichissement express et quotidien de notre tampicar (essence / eau / vidange des eaux noires dans les “banos” de la station)
Ici, il y a beaucoup de raisons de se réveiller  au milieu de la nuit en camping-car (même si personnellement je dors mieux ici que chez moi !) : une horde de mobylettes qui passent en pétaradant à fond la caisse (les dos d’ânes semblent être ici des accessoires de voltige pour tout ce qui fait un maximum de bruit avec un moteur, mais pas des ralentisseurs), des voitures qui passent lentement et s’arrêtent même à hauteur de notre camping-car, histoire de contempler notre engin et du même coup nous font bénéficier de leur musique techno envoyée à fond à travers des enceintes qui doivent faire, au vu du bruit généré, le diamètre d’une soucoupe volante – et le plus drôle, c’est quand l’un d’entre eux nous envoie une rafale d’infra-basses donc les fan de tuning semble raffoler… le tout, de 21 heures à 4 heures du matin… et à cinq heures, c’est la circulation matinale qui prend le relai. Comme nous le disait un couple d’allemand à Buenos Aires : “But when do argentinans sleep ?” Pour l’instant toutefois, nous préférons dormir sur des places un minimum fréquentées, à proximité de la police entre autres. Et ça ne dérange pas les enfants pour faire des nuits de 10 ou 12 heures !
Une fois le repas de midi terminé, nous partirons vers la réserve naturelle Esteros del Ibera où nous comptons passer quelques jours. Au menu pour y arriver : 120 kilomètres de piste ! Et il pleut. 🙂 Promis, si je m’embourbe, je remets mon tee-shirt jaune.
PS. Ce blog étant parti pour être complètement déstructuré, je posterai sans aucun état d’âmes vis à vis de la netiquette deux autres posts un peu plus tard sur Buenos Aires et sur San Antonio de Areco, que j’antidaterai joyeusement… mais je me suis dis que vous préfèreriez avoir tout de suite des nouvelles fraiches de vos baluchons préférés !


Moteur !

Buenos Aires, le 7 juillet, vers 8 ou 9 heures du matin (heure locale, en France il est 13 ou 14 heures), nous sommes depuis moins de 24 heures en Amérique du sud et un vacarme dans la ville nous réveille. Quelque chose entre un bruit de percussions et une machine de démolition… Chloé dresse l’oreille : “C’est le tampicar qui nous appelle !” En fait de camping-car, ce que nous entendons est le fruit d’une manifestation (très fréquentes ici, parait-il) – et le bruit des tambours qui l’accompagne, lequel se réverbère sur les parois des hauts immeubles qui encadrent les rues étroites du Centro de Buenos Aires où se situe l’appartement que nous avons loué.
Et, sans pour autant faire tout ce tapage, notre tampicar nous attend bien sur le port ! Le bateau est arrivé comme prévu pendant le week-end. Le parcours du combattant pour le récupérer a commencé à peine nos valises posées, lundi 6 juillet 2009, quelques heures après notre atterrissage mouvementé.
Je suis alors accompagné de Maria-Inès, une parente éloignée de Valérie qui a prévu, malgré un lien familial assez ténu, de s’occuper de nous comme si nous étions ses propres enfants ! Martin, un collaborateur de la filiale logistique de la compagnie maritime Grimaldi, qui a acheminé notre camping-car, nous accueille en anglais… jusque à ce que, son accent étant aussi épais qu’un seul des soixante quatre mille articles du code du travail français, et mon niveau en espagnol l’étant autant que la totalité de la rubrique “Nos proposition cohérentes” du programme du Parti Socialiste Français, Maria-Inès prend rapidement les choses en main et endosse le rôle d’interprète franco-espagnol (son métier, en fait … ça tombe bien, non ?)
Quelques formulaires et quelques poignées de dollars plus tard, nous voici dans un taxi en direction du port (je vous parlerai une autre fois de la conduite locale – si vous en sortez vivant, ça vaut le détour). Nous avons prévu d’y être à deux heures pile, la douane ouvrant à cette heure-ci. Le temps de trouver le guichet adhoc, nous passons dans un hall qui héberge une gargotte, à laquelle sont attablés une poignée de personnes en uniforme. Nous nous dirigeons vers un autre hall, dans lequel nous allons finalement prendre nos quartiers, devant le guichet autorités portuaires et la douane – cet espace semble autant surdimensionné que le premier, d’autant plus que nous retrouvons finalement qu’à une poignée de personnes : nous deux (Valérie est restée à l’appartement, en essayant de protéger notre appartement des assauts répétés des enfants), Diego qui est l’intermédiaire mandaté par la compagnie maritime pour effectuer les formalités avec la douane, Olivier et Philippe, l’un aidant l’autre à récupérer son 4×4 Toyota pour continuer son tour du monde (il vient de passer un an en Afrique), et un jeune couple français eux aussi, Julien et Asia dont le camping-car a voyagé avec le notre (voir la liste des blogs, les “toulao”).
Pendant les quelques allées et venues de Diego, et surtout l’attente des douaniers eux-mêmes (comme il se doit, ils arrivent avec trois quart d’heure de retard et ce sont ceux qui s’empiffraient à notre arrivée dans le hall d’à côté), tout ce petit monde discute et fait connaissance. Rendez-vous est pris pour le lendemain, l’ambiance est au beau fixe (Olivier et Philippe sont repartis, n’étant pas sur le même bâteau que nous), car apparemment il suffira d’une ou deux heures d’attentes pour récupérer nos deux véhicules : tout semble en règle.

Le lendemain, donc nous voici à l’entrée du port,  séparé par des grillages assez sommaires de la zone portuaire. Douche froide : à travers les grillages, nous constatons que le camping-car de Julien et Asia a été cambriolé, les fenêtres manquant à l’appel. Le douanier ne me laisse approcher notre tampicar, je ronge mo nfrein et constate les dégats du côté des toulao : plusieurs milliers d’euros de vol, dont leur parapente (leur projet était de silloner le continent en parapente).

Je peux finalement m’approcher du nôtre, rien ne semble avoir bougé de loin et pourtant, la fenêtre est entrouverte : ce n’est pas un oubli de ma part, nous avons aussi été visité. L’interieur du camping-car est retourné, les affaires par terre … manifestement, les voleurs cherchaient de l’argent mais n’ont rien trouvé d’autre que l’autoradio, l’écran de la caméra de recul, les talkies-walkies et quelques petits objets sans importance. Nous avons bien fait de ne rien laisser d’important dans le camping-car … je suis quitte pour faire connaissance avec les vendeurs d’autoradio (“autoestereo”) de Buenos Aires, ça promet !
Au niveau sécurité, je suis assez étonné de voir que; malgré la guérite sécurisée et la rigueur des gardes, il y a  pas mal de badauds à l’intérieur du port, qui commentent nos mésaventures.
Une des nombreuses personnes qui rodent autour des véhicules vient vers moi.
“Le han robado todo ?” (“On vous a tout volé ?”)
“Si” répond-je, avec cet accent impeccable qui me caractérise déjà (ce n’est n’est pas vrai mais si je répondais “No” il aurait fallu que j’explique quoi !)
Le type s’éloigne aussi sec, un peu décontenancé par mon large sourire, qui contraste un peu trop avec la réponse elle-même, et pour cause, merveille de la nature, je suis tellement fier d’avoir compris sa question !

Et après tout ça, la récompense ultime, en images …

La suite se passe assez facilement ; le personnel de la douane semble navré de ce qui nous est arrivé et nous donne quelques mots d’encouragement, avant de nous confier à ses collègues. Quatre heures après notre arrivée au port nous passons enfin un ultime un double contrôle, que pour des raisons administratives je dois passer seul, sans Diego, ni Maria-Ines, ni Hugo (qui m’avait accompagné mais qui doit rester de l’autre côté des grilles car il est mineur !). Je suis briéfé précisément par Diego juste avant de tourner le contact : tu remets le papier 1 au contrôle 1, et le papier 2 au contrôle 2 … les douaniers me demandent l’inverse, comme il se doit ! Même pas mal. Notre camping-car est enfin sorti. Il ne me reste plus qu’à trouver avec Diego et Maria-Inès, le parking sur lequel nous passerons notre première nuit, et ce sera chose faite en quelques minutes. Ma petite famille piaffe d’impatience au bureau de Maria-Inès (avec sa collègue Maria, elle même traductrice), nous serons bientôt tous réunis dans notre tampicar !…
Le tampicar est désormais entre de bonnes mains, ça tourne !


Fin de notre tour d’essai

Nous quittons ce jour l’Andalousie, après deux semaines de voyage déjà riches en péripéties. Nous avons apprivoisé notre tampicar, avons fait les grosses erreurs de base (que nous éviterons à coup sûr en Amérique du sud !) et surtout … tout le monde, sans exception a adoré ! Nous voici confortés dans l’envie de mener notre projet à bien.
Hugo, le plus sceptique de tous, me dit juste avant de s’endormir, le soir de notre retour : “Papa, ça me tarde trop le tour d’Amérique”…
C’est donc parti pour de bon. J’espère que les quelques photos qui suivent vous donneront un petit aperçu de ce que nous avons vécu !

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Il va falloir se mettre à l’espagnol !

C’est pas si petit, un camping-car. La preuve, on y a perdu pendant trois jours le chargeur de mon Iphone. A court de batterie, je ne peux plus consulter mes messages et je sais que notre agent immobilier finalise la négociation avec nos futurs locataires, donc petit stress. Mon Iphone bouffant sa batterie à la vitesse d’un contrôleur Urssaf qui tomberait sur la comptabilité d’une innocente PME, je dois me trouver derechef un chargeur. Je tombe sur un hypermarché Carrefour (les même que chez nous, je sais c’est déprimant ), je trouve mon bonheur, je paie, je rentre au tampicar et évidemment, cinq minutes plus tard, je remets la main sur le chargeur précédemment égaré.
Normal.
Je retourne avec Léna au magasin, et là je tente d’expliquer (sans parler un mot d’espagnol) à l’aide du mot “reembolsar” préalablement repéré dans le dictionnaire que je veux me faire rembourser mon produit. La scène dure un peu, l’hôtesse a manifestement du mal à me comprendre – pourquoi, vraiment, je ne sais pas – et finalement son visage s’éclaire : elle me gratifie simultanément d’un large sourire et en environ 25 secondes d’une phrase 8000 mots. Sur ce, elle disparait dans l’arrière-boutique.
“Trop fort” me glisse Léna, en me souriant. Deux minutes plus tard, l’hôtesse revient avec mon chargeur. Et du papier cadeau.
Quelques explications complémentaires, le renfort de deux autres hôtesses aidant, tout finira par rentrer dans l’ordre. J’ai mes sous, Léna aura même droit à une collection d’autocollants Kinder, que Chloé se chargera en moins de deux de coller sur à peu près toutes les vitres du tampicar .
“Il faut vraiment que je me mettre à l’espagnol” me dis-je donc, en contemplant mon camping-car bariolé d’autocollants (et d’ailleurs, il partira vers les Amériques avec cette décoration) !